Fragile, la mémoire au cœur des hommes Chemine vers ce haut ressourcement D’eau et de sève où le jour brille comme Une saison vieille aux clartés automnales. C’est au souvenir que le cœur se hâle, L’espace se délivre et calcine l’instant. Limpidité du désert oublié, Mes mains se nouent aux gerbes liées De sauges et des blés tristes de l’automne. La nuit a dispersé ses paraboles En gestes confus, en brèves paroles Où la main, l’eau et la cruche ensemble frissonnent. Planté heureux sous le ciel sans blessure, Un mémorial s’éteint de murmures. Je marche seul en d’ombreuses forêts Sur le versant possible d’une enfance, Je navigue parmi ses transparences Et je danse le fleuve en son été secret. Ma première saison fut habitée Par le silence ouvragé de la mer. Mes cathédrales longtemps dérivèrent Dans le sillage incendié d’un été. Pour que mes yeux s’effeuillent à ses lueurs Je guette cet enfant piégé aux rumeurs Et au bref scintillement de minuit, Aux sources pierreuses d’astres criblés. Un