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. Le feu en Hiver .

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. Au creux des mains, bols d'automne .

 

. Celui qui fait éclore la fleur travaille si simplement .

Non, il n’est pas en ton pouvoir de faire éclore le bouton Secoue-le, frappe-le : tu n’auras pas la puissance de l’ouvrir. Tes mains l’abîment ; tu en déchires les pétales et les jettes dans la poussière. Mais aucune couleur n’apparaît, et aucun parfum. Ah ! il ne t’appartient pas de la faire fleurir. Celui qui fait éclore la fleur travaille si simplement. Il y jette un regard, et la sève de vie coule dans ses veines. À son haleine, la fleur déploie ses ailes et se balance au gré du vent. Comme un désir du cœur, sa couleur éclate, et son parfum trahit un doux secret. Celui qui fait éclore la fleur travaille si simplement. (  Rabindranath TAGORE)

. Mémorial .

Fragile, la mémoire au cœur des hommes Chemine vers ce haut ressourcement D’eau et de sève où le jour brille comme Une saison vieille aux clartés automnales. C’est au souvenir que le cœur se hâle, L’espace se délivre et calcine l’instant. Limpidité du désert oublié, Mes mains se nouent aux gerbes liées De sauges et des blés tristes de l’automne. La nuit a dispersé ses paraboles En gestes confus, en brèves paroles Où la main, l’eau et la cruche ensemble frissonnent. Planté heureux sous le ciel sans blessure, Un mémorial s’éteint de murmures. Je marche seul en d’ombreuses forêts Sur le versant possible d’une enfance, Je navigue parmi ses transparences Et je danse le fleuve en son été secret. Ma première saison fut habitée Par le silence ouvragé de la mer. Mes cathédrales longtemps dérivèrent Dans le sillage incendié d’un été. Pour que mes yeux s’effeuillent à ses lueurs Je guette cet enfant piégé aux rumeurs Et au bref scintillement de minuit, Aux sources pierreuses d’astres criblés. Un

. L'impassible nature .

Quoi donc ! C’est vainement qu’ici nous nous aimâmes ! Rien ne nous restera de ces coteaux fleuris  Où nous fondions notre être en y mêlant nos flammes ! L’impassible nature a déjà tout repris. (Extrait d’un poème de Victor Hugo)

. La clairière des grands pins .

  De ce que nous sommes fait De ce que nous serons Quelques milliers d’années suffiront Du fond des océans à la clairière sablonneuse Rosée ocre Blanche pourprée La bruyère chante les cigales Les cigales chantent les pins Les pins tendent leur bras en majesté Et moi je suis là minuscule Je me plis, je me penche, je salues l’air la chaleur le ciel et le soleil La vie comme offrande Galets d’argile éparpillés par la pluie Arrondis striés mauve  Comme un hommage un jour qui chante De ce que je fais De ce que nous en feront Ces quelques années qui me sont donnés me rempliront . 

. La douceur .

  D’un long sommeil j’ai goûté la douceur, Sous un ciel pur, qu’elle embellit encore, À mon réveil j’ai vu briller l’aurore ; Le Dieu du jour la suit avec lenteur. Moment heureux ! La nature est tranquille ; Zéphyre dort sur la fleur immobile ; L’air plus serein a repris sa fraîcheur, Et le silence habite mon asile. Mais quoi ! Le calme est aussi dans mon coeur ! (Parny - 18ème siècle)